3 maisons à succès Une affaire de famille

Publié le 14/12/2022 Temps de lecture : 6 min

Elles font partie du « paysage », un paysage aussi succulent qu’exigeant ; leurs noms résonnent dans les foyers roannais et bien au-delà. Pralus, Troisgros, Mons… rencontre multi-générationnelle avec ces amateurs de bons goûts qui se transmettent le flambeau de génération en génération, sans jamais éteindre la flamme de la gourmandise.  

Maison Pralus, chocolaterie et pâtisserie

François Pralus 

« Notre Maison est restée assez familiale malgré 18 boutiques ouvertes aujourd’hui, tout le monde se connaît, se côtoie et il règne une bonne ambiance. Enfant, j’aimais beaucoup faire des gâteaux avec mon père à la cuisine, j’étais fasciné par ses pièces artistiques en sucre. Je trainais dans le labo, je mettais le doigt dans les biscuits, les crèmes, le chocolat fondu et je passais pas mal de temps à rire avec les ouvriers. Puis un petit tour dans le magasin, c’était un peu Charlie et la Chocolaterie. Aujourd’hui, je travaille avec Hugo, mon fils. Les jeunes veulent se faire entendre et jouent parfois des coudes pour changer les habitudes ! Mais tout se passe bien. On se concerte pour les nouvelles créations et on cuisine beaucoup ensemble. On conserve bien sûr notre recette star de brioche, la Praluline ^® ! »  

Hugo Pralus 

« Mon investissement au sein de la Maison s’est construit avec le temps. J’ai commencé par faire des études de commerce, j’ai pris le temps de voyager, notamment un an à barouder et travailler en Australie. Après mon MBA (Maîtrise en administration des affaires), l’idée avait fait son chemin : j’ai commencé par passer mon CAP pâtisserie, je me suis formé dans plusieurs maisons avant de rejoindre l’entreprise familiale. Aujourd’hui, je dirige l’atelier de pâtisserie implanté à Roanne et qui fournit nos boutiques du Roannais. J’ai aussi lancé l’idée du jardin partagé en permaculture en 2016 : c’était un gros projet à mettre en place, qui permet désormais à nos employés d’obtenir des légumes cultivés sur place. »  

Maison Mons, plateau de fromages & cie

Hervé Mons 

« Nous avons été inspiré par nos parents qui nous ont appris à travailler, à faire plaisir, à toujours être en empathie avec nos clients. Aujourd’hui, nous représentons la mémoire vivante d’une tradition fromagère séculaire, grâce notamment à un énorme travail de sourcing omniprésent dans notre démarche. Le meilleur marketing de la Maison Mons, ce sont les goûts des fromages ! » 

Laurent Mons

« Comme des enzymes dans le fromage, on s’est affiné ! On est complémentaire, en sachant bien ce qu’on aime et ce qu’on sait faire. Mon frère Hervé fait figure de chef d’orchestre : il garde du recul et partage sa vision pour l’avenir. Je gère la boutique des Halles Diderot et m’investis dans le centre de formation. Mon fils, Jules, lui, a été préparé de manière très transversale : même si on ne fait pas tout au quotidien, c’est indispensable de tout comprendre. » 

Jules Mons 

« J’ai eu la chance de trainer dans les fromageries, c’était un bon moyen de passer du temps avec mon père. Pour les fêtes et les week-ends j’ai aussi travaillé avec mon père et mon oncle, ça me faisait de l’argent de poche. J’ai passé un BTS en chimie, puis j’ai été rattrapé par le métier de commerçant. Je suis revenu car le produit me manquait. Ensemble, nous avons décidé d’un parcours pour me former : 5 ans aux 4 coins de la France et du monde pour me plonger dans l’industrie du fromage ! » 

Maison Troisgros, 3 restaurants dont un 3* au Guide Michelin

Michel Troisgros 

« Notre Maison est historique et en même temps très jeune. C’est dû au déménagement mais essentiellement à la nouvelle génération qui donne une dynamique nécessaire. Si Marie-Pierre et moi laissons notre empreinte, nos enfants ont leur personnalité et chacun à son poste fait progresser l’entreprise familiale. César et Léo s’affirment en cuisine, Marion à l’hôtel et à l’administration. Ils vivent intensément leur métier.

César Troisgros 

« Chez nous, le plaisir de recevoir et de faire plaisir est comme au premier jour. C’est dans notre ADN. J’ai la chance d’être un enfant de la balle mais j’ai choisi d’être cuisinier à 18 ans. J’ai alors enchainé différentes expériences à Paris, en Espagne et aux Etats-Unis. Je rêvais de partir au Japon mais le sort en a voulu autrement. Le voyage a été retardé et du coup j’ai pris goût à travailler à la maison. Aujourd’hui, je suis chef de cuisine de la grande maison 3 étoiles. Je suis entouré d’une brigade de 20 cuisiniers et de 20 personnes au service. »  

Léo Troisgros 

« J’ai pu être formé par de grands cuisiniers en France et à l’étranger. Après cela, rejoindre l’entreprise familiale, auprès de mon frère et de mes parents, n’était pas évident. Mais j’ai finalement trouvé ma place comme chef à la Colline du Colombier et je m’épanouis. Avec ma compagne Lisa, nous entamons notre 3ème année, avec plus de confiance en nous. Nos parents nous laissent beaucoup de liberté tant que nous sommes dans l’esprit de la maison. »