Publié le 3/11/2021 Temps de lecture : 4 min
Célèbre pour avoir réalisé notamment 33 grands vitraux à figure de la basilique du Sacré Cœur de Montmartre, Théodore Gérard Hanssen a aussi conçu des œuvres pour des édifices en Roannais.
Des événements décisifs dans son orientation artistique
Né en Belgique en 1885, Théodore Gérard Hanssen suit des cours aux Beaux-Arts de Tournai puis de Paris. Engagé volontaire en 1914, il combat dans l’armée française sous l’uniforme belge. Blessé, évacué du front, il passe toute sa convalescence à Chartres. Cet épisode de sa vie est déterminant pour sa vocation artistique. En effet la découverte émerveillée des verrières de la cathédrale l’oriente vers la création de vitraux qui sera alors son activité dominante.
En 1922, il rejoint à Paris l’atelier du peintre verrier Louis Barillet et Le Chevalier, célèbres maîtres verriers dans la mouvance du renouveau de l’art sacré. Il y travaillera jusqu’en 1940. A nouveau la guerre donne une nouvelle destinée à l’artiste. C’est l’exode. A l’approche des troupes allemandes, Hanssen quitte la capitale et après un détour par la Corrèze, s’installe à Roanne. Il s’intègre petit à petit et ne tarde pas à répondre à plusieurs sollicitations.
La proximité de l’artiste avec ses commanditaires
Les curés sont généralement à l’origine des commandes. Ils organisent dans leur paroisse l’appel au don qui va permettre de financer si ce n’est tout, au moins une partie des vitraux. C’est le cas pour l’église de Saint-Nizier-sous-Charlieu.
Une réalisation chère à son cœur : les vitraux de Saint-Nizier-sous-Charlieu
L’église de Saint-Nizier-sous-Charlieu est parée d’un ensemble homogène de 16 vitraux, mis en place entre 1949 et 1951, grâce au complément financier d’industriels roannais et d’un d’enfant du pays ayant fait fortune. On compte de nombreuses paraboles, mais aussi des thèmes en lien avec les activités rurales du village : vendanges, moissons. Artiste, chrétien, très croyant, Hanssen peut ainsi exprimer ses convictions religieuses avec la plus grande poésie. Cette œuvre occupe une place toute particulière dans son cœur, puisqu’il demanda à être inhumé dans le cimetière du village, à quelques centaines de mètres de ses vitraux.
Entre héritage, renouveau et modernité
Hanssen aime à créer des œuvres modernes au dessin affirmé, rythmé par un réseau de plomb, mais qui s’appuient sur les fondements de l’art du vitrail hérité du Moyen Âge. Pour cela, il utilise un verre dit « antique » coloré dans la masse et fabriqué aux verreries de Saint-Just-sur-Loire, aux environs de Saint-Etienne.
La lumière au service de la liturgie
A Pradines, c’est le curé Jean-Marie Convert, qui fait appel à lui. Il fait don à l’église de neuf vitraux de l’artiste relatant la vie de saints, avec des évocations, là aussi, de la vie campagnarde locale (Notre-Dame des champs).
A la fin des années 50, les paroissiens choisissent Hanssen pour la composition des vitraux de l’église de Saint-Maurice-sur-Loire. Le projet se concrétise par la conception de deux vitraux représentant le martyre de Saint Maurice et l’envoi en mission, plus trois grands vitraux, ayant pour thème la Foi, l’Espérance et la Charité.
Les vitraux de l’église de Saint-Maurice-sur-Loire Les vitraux de l’église de Saint-Maurice-sur-Loire Les vitraux de l’église de Saint-Maurice-sur-Loire
Le maître-verrier a laissé également sa marque dans l’église Saint-Martin de Riorges et l’église Saint-Etienne de Roanne. Les vitraux à l’iconographie religieuse de la chapelle du petit séminaire Saint-Gildas de Charlieu sont maintenant dispersés, à la suite de la désacralisation du lieu. Sept d’entre eux se trouvent dans les réserves du musée de la ville.
Vitraux de l’église Saint-Etienne à Roanne © Roannais Tourisme Vitraux de l’église Saint-Etienne à Roanne © Roannais Tourisme